Lexy & Alec.

L’eau avait coulé sous les ponts depuis la dernière conversation entre Lexy et Alec. Pourtant, l’étudiant ne digérait toujours pas la conclusion de cette précédente discussion. Une pause. Lexy avait souhaité mettre leur couple entre parenthèses. Il avait eu beau parlementer, aucune de ses belles paroles n’avait pu faire changer d’avis la jolie blonde. Toutes les tensions qui pesaient sur eux depuis le début de leur histoire avaient finalement eu raison de leur couple. Il y avait d’abord eu le poids du secret, Lexy portant fièrement le blason des serdaigles, Alec ne pouvait pas risquer sa réputation en s’affichant avec elle, lui qui était à l’époque préfet des verts et argent. Puis il y avait eu les disputes incessantes à propos du meilleur ami de Lexy, un de ses ex petits amis qu’Alec ne supportait pas. Dévoré par la jalousie, le serpentard avait même fini par blesser le jeune homme lors d’un duel. Ce fut probablement la goutte d’eau qui fit déborder le vase et qui poussa sa petite amie à mettre un terme à leur relation. Alec n’avait pas su la retenir. Bien qu’il était persuadé d’être amoureux d’elle, il n’avait jamais été capable de lui dire le fameux « je t’aime » qui aurait peut être permis de sauver ce qui restait de leur couple. Alec n’avait jamais été habile avec ses sentiments. Il avait grandi avec l’idée que ceux-ci étaient un handicap, un obstacle à sa réussite et il passait son temps à les masquer et à les étouffer pour éviter de les voir influencer son jugement… Alors quand Lexy lui avait proposé de faire « une pause », Alec manifesta uniquement de la colère. Pourtant, il était blessé, brisé même. Il se plongea corps et âmes dans son travail scolaire. Mais une fois les aspics passées, ce fut l’été le plus long et le plus morne de sa vie.

Puis la rentrée était arrivée. Il allait enfin étudier son domaine de prédilection. Lui qui aspirait à une brillante carrière au ministère de la magie, voilà qu’il allait apprendre les sciences politiques. Pourtant, cette perspective ne l’enchantait guère. Il allait devoir retourner à Poudlard, recroiser Lexy, la dévorer des yeux sans pouvoir la toucher, l’embrasser ou la serrer contre lui… Mais l’ex serpentard ne se laissa pas démonter pour autant. Il échafauda un nouveau plan : réveiller l’intérêt de Lexy en tentant de la rendre jalouse. Et pour cela, il choisit la parfaite serpentarde : Alice Sophiev. La brunette ne fut pas facile à aborder. Il allait presque baisser les bras quand finalement elle céda à ses avances. Il venait d’ailleurs de passer un moment en sa compagnie, dans le parc. Alors que la jeune femme était sur le point de le quitter, s’apprêtant à remonter l’allée du parc jusqu’au bâtiment universitaire, une silhouette familière se dessina au loin. Lexy. La serdaigle approchait. C’était l’occasion rêvée pour Alec de mettre son plan à exécution. Son ex petite amie avait probablement entendu les rumeurs à propos d’Alice et lui, mais cette rencontre était l’occasion de lui montrer combien elles étaient fondées. Peut être que de le voir avec une autre fille suffirait à réveiller les sentiments que Lexy avait eus pour lui. Alec attendit que la serdaigle ne soit plus qu’à une cinquantaine de mètres d’eux, histoire d’être certain qu’elle ne manque rien de la scène, et il attrapa doucement Alice par la taille afin de l’attirer contre lui avant de s’emparer de ses lèvres et de l’embrasser avec passion. Il relâcha ensuite son étreinte et regarda la brunette s’éloigner à pas rapide, son iguane sur les talons. Il se tourna alors lentement vers Lexy, afin de découvrir sa réaction…

CODE BY .INFINITY

Le temps était devenu l’ennemi de Lexy. Qui aurait cru que sa dernière année à Poudlard, qui était censée être la meilleure, soit la plus longue, et la plus triste de toute ? En quelques mois, la jeune Serdaigle avait tout perdu, à commencer par son meilleur ami, Perceval, parti effectué sa dernière année dans une école très très lointaine dans un bled paumé situé Dieu ne sait où. Depuis, mise à part quelques hiboux échangés pour dire « je ne t’oublie pas tu sais », les deux jeunes adolescents avaient perdu tout contact. Lexy pourtant n’arrivait pas à l’accepter, elle voulait tant protéger sa relation avec son meilleur ami et continuait donc de signer ses lettres par « Ta reine Lexy » en espérant retrouver sa relation de toujours avec son fidèle chevalier Perceval. Mais c’était sans espoir ; tout avait changé depuis que Lexy avait changé. Depuis qu’elle avait perdu une partie d’elle-même. Elle gardait pourtant son nom, pour toujours gravé sur ses lèvres… Alec.

Les deux jeunes amants – car c’est ainsi qu’elle les qualifiait à présent puisque, en y réfléchissant, vu qu’ils maintenaient leur relation secrète, ils n’ont jamais réellement formé un couple– s’étaient séparés juste avant l’été. La raison ? Un stupide duel, une stupide dispute, une stupide famille de riches, un stupide secret et surtout ; deux stupides idiots. Lexy savait qu’elle n’aurait plus su garder leur « couple » secret très longtemps, mais elle ne savait pas que le jour où elle exploserait, elle se ferait plus de mal à elle qu’à lui. Elle ne s’attendait pas qu’il soit blessé – il n’était pas amoureux d’elle vu qu’il n’a jamais su dire à la jolie blonde le « je t’aime » qu’elle attendait tant – mais elle pensait qu’il serait un minimum troublé ou blessé dans son orgueil, après deux ans. Même pas. À la place ? Déjà de nouvelles rumeurs comme quoi le tombeur de ses dames, après deux ans de pause injustifiée, se remet en chasse et qu’il a déjà trouvé une proie à mettre sous ses griffes : Alice Sophiev, une Serpentard – of course… Peut-être essayait-il de la rendre jalouse… Ou peut-être bien qu’il testait son amour pour elle… Ah non ! Il n’y en a jamais eu de son côté. Bref, à chaque fois qu’elle essayait de comprendre le magnifique blond, ça se retournait toujours contre lui et elle n’en était que plus énervée et agacée. De toute façon, c’était peine perdue, Alec était un Serpentard et le resterait toujours, elle aurait dû le savoir.

Lexy faisait de son mieux pour faire abstraction de tout cela, de faire comme d’habitude, sourire et rire pour rien mais une lueur dans ses yeux avait disparu, cette joie de vivre qu’on pouvait y lire si facilement. Elle devait en parler à quelqu’un mais à qui ? Même Percy n’avait jamais été mis au courant. Mais même lui avait remarqué que dans le ton des lettres de la Serdaigle, quelque chose avait changé. Elle, elle remettait ça sur le départ de son meilleur ami.

En quittant la salle commune des bleus et argent, elle prit son sac et y glissa un crayon ainsi que deux feuilles de papier jaunies. Sur l’une d’elle, elle avait commencé le croquis de château Poudlard qu’elle devait envoyer à Perceval, en gros manque. Elle était plutôt douée en dessin et assez satisfaite de ce qu’elle avait déjà réalisé. La deuxième feuille était destinée à un message pour son ex-meilleur ami. Elle prit la direction du parc, son croquis dans sa main. Sur la route, elle corrigeait quelques défauts et s’amusait à imaginer des passages secrets ici et là. Elle imaginait Percy à côté d’elle qui lui dirait en riant : Hé princesse, n’oublie pas de regarder où tu mets les pieds aussi ! Et elle releva la tête brusquement. Sur le moment elle ressenti une brusque haine pour Percy de l’avoir tirée de ses pensées pour lui faire voir ça. Mais la haine qu’elle ressentait pour Alec Petterson était encore plus forte sur le coup qu’elle oublia celle pour Perceval. Alec Petterson, en plein tête à tête avec sa gourde de verte et argent, en train de dévorer ses lèvres à elle avec une telle passion que Lexy eut l’impression que le sol se brisait sous ses pieds. Une larme roula sur sa joue et tomba net sur son dessin. Quel gâchis ! Et puis quel abruti surtout celui-là ! Lexy était plus blessée que jalouse, si c’était ce qu’il voulait, il avait gagné. Alice tourna les talons et reparti en direction du château, avec sa démarche de lutin et frôla la jeune Serdaigle qui s’essuya la joue d’un revers de manche.

Déterminée, elle s’avança vers le Serpentard qui n’avait pas bougé et qui avait sûrement tout prévu depuis le début. Cette fois-ci, elle était décidée à lui balancer toutes les horreurs qu’elle pensait de lui et ne plus se comporter comme une lavette. Il allait voir ce que c’était une Serdaigle énervée ! Au fur et à mesure qu’elle s’approchait de lui, les traits de son ancien amant se dessinaient beaucoup plus nettement, de même que les muscles de son torse sous son t-shirt, là où elle s’était réfugiée si souvent. Elle s’arrêta net à un mètre de lui. Depuis quand n’avait-elle plus été si proche de lui ? Voir ce visage de si près, qu’elle n’avait plus vu depuis si longtemps décomposa sa détermination, jadis féroce, en petits morceaux de papiers brûlant encore dans cheminée.Comme d’habitude…. Alec la regardait d’un air dubitatif, se demandant sûrement ce qu’elle faisait là. Elle regardait ses pieds, honteuse, et réussit à articuler d’une voix qui ne devait plus être autant familière pour Alec :

« - Alors, les rumeurs disaient vrai… C’est donc avec elle que tu as décidé d’aller au bal ? L’université ne t’a pas vraiment changé il faut croire... »